15 Octobre
Digne les Bains (04)
Aujourd'hui
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Deux cent dix Dignois sont morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. L’hôpital a pris en charge des soldats blessés par les combats, dont près de soixante-dix, décédés des suites de leurs blessures, sont inhumés au carré militaire du cimetière du bourg. Ce carré comporte aussi le corps de deux soldats morts durant le second conflit mondial.
Seconde Guerre mondiale
Les premiers résistants sont un groupe organisé autour de Simone Pellissier qui distribuent le journal Combat, dès 194159. Le 1er mai 1942, elle dépose une gerbe au monument aux morts, au cours d’une manifestation : elle est arrêtée dès le lendemain avec six autres manifestants60.
Digne est occupée par l'Italie, puis par l’armée allemande, à la suite de l’invasion de la zone libre, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Trente-quatre juifs sont arrêtés à Digne avant d’être déportés61.
Avec la dissolution de l'armée d'armistice, le commandant Chaumont du 20e bataillon de chasseurs alpins commence à structurer l'Organisation de résistance de l'armée locale (ORA).
Les opérations de Libération
Le 16 août 1944, la ville est bombardée par des P-47 Thunderboldt, qui ont décollé d’un terrain proche de Bastia en Corse. Leur objectif est le Grand Pont sur la Bléone mais une seule bombe l'atteint, n'entravant que pour quelques heures le passage des véhicules. Plusieurs immeubles sont endommagés. Le bombardement fait vingt-quatre victimes civiles et 2 tués Allemands (25 au total selon Jean Garcin63).
La ville est libérée le 19 août 1944 par la Task Force Butler, détachement motorisé composé d’éléments blindés, d’infanterie et d’artillerie provenant des 36e division d’infanterie du Texas et 45e division d’infanterie US, aidée des forces de la Résistance.
La libération de Digne s’inscrit dans un mouvement de contournement de la vallée du Rhône, à travers les Alpes, par la route Napoléon, confié à la Task Force Butler et qui vise à couper la retraite à l’armée allemande stationnée en Provence. À Aspres-sur-Buech, la colonne fait mouvement vers l’ouest, en direction du Rhône et de Crest (bataille de Montélimar). Les combats font dans la journée 6 tués et 11 blessés du côté allié et au moins 21 tués du côté allemand. Les soldats allemands tombés durant les combats pour la libération de Digne-les-Bains ont été enterrés au carré militaire allemand du cimetière du bourg, auprès des autres soldats tués durant l’Occupation, au cours de différents combats contre les forces de la Résistance. En mars 1958, leurs corps sont exhumés et transférés au cimetière militaire allemand de Dagneux (Ain).
Immédiatement après la Libération, l’épuration commence. Des exécutions après procès expéditifs (avec juge mais sans avocats) ont lieu.
Le camp de prisonniers de guerre allemands compte jusqu’à 2 700 prisonniers. L’un d’eux participe à l’expédition de sauvetage après
la double catastrophe aérienne de la montagne du Cheval Blanc en 1948 *.
La fin de la guerre
À partir du début de l’année 1945, de nouveaux convois de troupes passent par la ville en direction de la poche de résistance allemande de l’Ubaye.
Depuis 1945
En 1974, la commune voisine des Dourbes est rattachée à Digne.
De 1945 au début XXIe siècle
La commune change de nom pour Digne-les-Bains en 1988.
De nos jours, la ville de Digne-les-Bains continue de s’étendre, principalement le long des rives de la Bléone. Elle forme avec Entrages, Marcoux, La Robine-sur-Galabre, et Mézel, la communauté de communes des Trois-Vallées (CC3V).
Les cités du Pigeonnier et de Barbejas sont classées zones urbaines sensibles.
Chemin Caguerenard
après la double catastrophe aérienne de la montagne du Cheval Blanc en 1948
Une stèle commémorative vient d'être dévoilée à Chanolles, petit village de la Haute-Bléone, en souvenir des victimes de deux accidents d'avions survenus dans le massif des Préalpes de Digne les 27 et 30 janvier 1948. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'armée américaine avait mis ces appareils à la disposition des épouses des militaires pour rendre visite à leurs maris, toujours en mission en Europe. 27 janvier 1948 : un C-47 "Dakota" s'écrase sur la crête du Cheval Blanc qui surplombe le village de Chanolles. A son bord, quatre membres d'équipage et huit passagers : trois épouses de militaires américains accompagnées de leurs jeunes enfants. L'appareil avait décollé la veille de la base américaine de Rhein-Main, en Allemagne, à destination de l'Italie.
Après une escale à Istres, et malgré une météo peu clémente, le pilote du petit avion décide de poursuivre le voyage. À l'approche de Pise, l'équipage tente d'établir un contact avec l'aéroport de la ville. En vain. Le lieutenant Earl Baskin, le pilote, préfère alors faire demi-tour vers la base d'Istres, par sécurité. La tempête redoublait de violence, rendant les contacts radios avec la base d'Istres très difficiles. À 15h28, le contact est établi, au soulagement de tous. Puis, quelques secondes plus tard, un choc effroyable devait disloquer l'appareil : le C-47 venait de percuter la crête enneigée du Cheval Blanc. Les 12 personnes à bord furent tuées sur le coup.
Aucun survivant lors du premier crash
Le lendemain, 28 janvier 1948, un SB-17G appartenant à la même unité que le C-47 décollait de Rhein-Main en direction de la base d'Istres pour participer aux recherches. Deux jours plus tard, le 30 janvier, le pilote d'un C-47 en patrouille repère l'épave et contacte immédiatement la base d'Istres. Il reçoit alors l'ordre de survoler la zone en faisant des cercles concentriques en attendant l'arrivée d'un deuxième avion. Le SB-17 rejoint les lieux avec, à son bord, six membres d'équipages, trois journalistes et un passager. Mais, en arrivant à proximité de la crête, le nez du quadrimoteur heurte violemment le sol et l'appareil se désintègre avant de basculer sur le flanc nord de la montagne, dans un gros nuage de fumée et de flammes.
Angelo La Salle, le mécanicien, est éjecté au moment du choc. Il est le seul survivant de l'accident. Blessé, transi de froid, il rampe vers l'épave en flammes pour trouver un peu de chaleur.
Son sauveur est libéré et renvoyé en Allemagne
En contrebas, dans le village, Heinz Horst Kupski abat des arbres dans la forêt. Il était offcier aviateur dans la Luftwaffe avant d'être fait prisonnier de guerre. À la vue de la fumée qui s'échappe de la montagne, il comprend ce qui se passe et entreprend une longue ascension dans la neige vers l'épave en feu.
Après plusieurs heures de marche, Heinz découvre Angelo, affaibli. En attendant les secours, il tente de le réchauffer en le frictionnant avec de la neige, lui donne quelques-uns de ses vêtements, le rassure par quelques mots d'anglais. Quelques jours plus tard, Angelo est hors de danger, Heinz est libéré puis renvoyé chez lui, en Allemagne.
Soixante ans plus tard, le souvenir de cette tragédie s'efface peu à peu. Motivés par le devoir de mémoire, les membres de l'Association rhôdanienne pour le souvenir aérien (ARSA) ont organisé une commémoration en présence de militaires et représentants des autorités allemandes, américaines et françaises. Parmi eux, Wolfgang Hannemann a fait le déplacement depuis Stuttgart en compagnie de son épouse, pour saluer la mémoire et le geste héroïque de son oncle : Heinz Horst Kupski.
:Philou: