Revenons au pays de la moutarde
Dijon : dix choses que vous ne savez pas sur les rues dijonnaises
Êtes-vous incollable sur Dijon, son histoire et ses artères ? Découvrez notre top dix des anecdotes sur les rues dijonnaises.
Dijon en 1892, selon les plans collection JC Barre. Photo Dijonavant.com
Il y a un peu plus d’un millier de voies à Dijon intra-muros. Dans le détail, il y a très exactement 859 rues, 116 impasses, 75 allées, 67 places, 56 boulevards et 46 avenues, selon le site de l’annuaire des mairies de France.
Rue D'Auxonne
C’est l'artère la plus longue de la ville. La rue, d’après les données fournies par Google Maps, mesure 2,3 km depuis la place Wilson jusqu'à la rue de Neuilly. Le quai Nicolas Rolin arrive juste derrière avec 1,3km. C’est au numéro 16 du quai qu’est né Gustave Eiffel. Il passera sa petite enfance auprès de sa grand-mère maternelle, rue Turgot.
16 rue d' Auxonne
Rue des Godrans
Au XIVe siècle, la grande rue des Champs, aujourd’hui rue des Godrans, était très fréquentée des bourgeois. C’est là que s’établissait, en effet, “le bordel municipal”, aux tarifs plus attractifs que les bordelages privés. La patronne de l’établissement public, baptisée ironiquement “la mère abesse”, devait verser, chaque mois, un salaire à la mairie, dont le montant était décidé lors des conseils municipaux.
Place Grangier
En levant les yeux, il est possible d’apercevoir des pagodes sur le toit du bâtiment qui fait face à l’hôtel des postes, place Grangier. Ce style architectural, de type Art nouveau, est l’œuvre de Louis Perreau, qui a érigé le bâtiment fin XIXe. Ces pagodes n’ont donc aucun rapport avec un quelconque quartier asiatique historique, mais elles donnent à la place une touche espagnole en rappelant le travail de Gaudi, l’un des plus grands héritiers de l’Art nouveau. Ce bâtiment et l’hôtel des postes sont construits sur l’ancien emplacement du château de Dijon, construit par Louis XI.
Rue Neuve-de-Suzon
Cette rue a disparu de Dijon. Elle a été renommée en rue de Soissons et fait désormais angle à la rue de la Préfecture et amène à la place de la Banque. Toutefois, il est toujours possible d’en voir l’inscription gravée dans le mur en pierre, entre les deux plaques contemporaines. Deux autres rues ont changé de nom au fil des siècles et à la demande de la population : la rue du Chemin-Noir et la rue de Nouméa.
Rue Louis-Pasteur
L’artère qui relie la rue Chabot-Charny à la place des Cordeliers fait honneur au savant français du XIXe siècle. Mais, le scientifique a une histoire particulière avec la ville. Né à Dole, il passe une partie de ses études à Besançon, avant de venir comme maître d’étude, le “pion” de l’époque, au lycée de Dijon, actuel collège Marcelle-Pardé. Il y passera son baccalauréat en mathématiques en 1842, avant de repartir à Paris. Il repassera par la cité des ducs en 1848 pour enseigner les sciences.
Le collège
Rue de Tivoli
La longue rue qui relie la rue de la Manutention et la rue Chabot-Charny porte les derniers vestiges du castrum gallo-romain. Cet immense rempart, d’une hauteur de dix mètres et d’une largeur de quatre, délimitait les premiers fondements de la ville qui s’est construite dès le IIIe siècle. Ce castrum permettait de protéger la commune contre les invasions barbares. Un immense pan de mur est resté debout, au début de la rue. Un autre est conservé au sein du musée François-Rude. Le vestige d’une tour reste aussi, mais il est situé dans un jardin particulier du quartier Saint-Anne.
Place Émile-Zola
Ce lieu de vie convivial et nocturne est une des plus belles places de Dijon. Avec ses terrasses ombragées et ses restaurants, rien ne laisse à penser qu’avant 1921, cette place s’appelait la place du Morimont. L’endroit accueillait l’échafaud des condamnés à mort au Moyen Âge.
À Dijon, sur les près de 1 300 noms de rues comptabilisés, seuls 43 d’entre eux sont des noms de femmes. Une des dernières plaques féminines apposées est celle de l’allée Juliette-Dubois, ancienne résistante dijonnaise. Sa famille aura soutenu son dossier auprès de la Ville durant plus de deux ans avant que la rue ne soit inaugurée dans l‘écoquartier Hyacinthe-Vincent, en juin 2012.
Rue de l’Isle
Cette rue fait référence à l’île sur laquelle était situé l’hôpital général. Peu le savent, mais l’établissement était entièrement entouré par l’Ouche, qui se séparait en deux à cet endroit, faisant de la zone un quartier insulaire. Le bras de la rivière a été fermé lors de la deuxième moitié du XXe siècle.
Comment choisit-on les noms des rues ?
Sous l’Ancien Régime, les noms de rues désignaient essentiellement des données géographiques ou de direction. Au XIXe siècle, la ville s’est agrandie, passant de 31 000 habitants en 1867 à 102 000 habitants en 1946. Les lieux-dits, qui se sont fait aspirer, ont permis des dénominations faciles : rue Champmaillot, rue des Champs-Perdrix… C’est également au XXe siècle que la mode de placer les rues sous des parrainages illustres ou des événements historiques est devenue pratique courante. Aujourd’hui, le nom d’une nouvelle rue est décidé en conseil municipal.
Philou